Événement de l’industrie du marché des protéines végétales

LE 8 JUIN DERNIER, PRÈS D’UNE CENTAINE DE PARTICIPANTS ONT ASSISTÉ À DES PANELS ET CONFÉRENCES PERMETTANT DE FAIRE DES CONSTATS ET D’IDENTIFIER DES ENJEUX ET FREINS POUR LE MARCHÉ DES PROTÉINES VÉGÉTALES AU QUÉBEC, EN PLUS DE FAVORISER LE RÉSEAUTAGE.

Taux de pénétration freiné par le goût et le prix

Protein Industries Canada a fixé l’objectif ambitieux que le Canada fournisse 10 % de la demande mondiale d’aliments et d’ingrédients d’origine végétale d’ici à 2035. C’est un défi de taille selon Pierre Morin, Vice-Président Recherche & Innovation chez Danone, qui a soulevé le fait que les principales barrières des consommateurs face aux protéines végétales sont le goût, la texture et le prix des produits.

En effet, force est de constater que l’arrière-goût des produits à base de protéines végétales oblige les chercheurs et transformateurs agroalimentaires à mettre au point des techniques pour masquer les saveurs amères, d’où peut ensuite découler une longue liste d’ingrédients incompréhensible pour les consommateurs.

Besoin éducationnel

Un autre enjeu important soulevé lors de la journée de l’industrie est le besoin d’éducation, autant pour les transformateurs agroalimentaires que les consommateurs. Selon Vicky Blais, Gérante Développement des Catégories et de l’Offre Santé chez Métro, il est impératif pour les transformateurs de bien connaître leur marché afin de positionner leur produit adéquatement. Il est tout aussi primordial d’avoir une meilleure connaissance de fonctionnalité des ingrédients.

Vient avec ce mandat, un besoin d’éduquer le consommateur qui ne comprend pas les bénéfices des produits végétaux et pour cause : la majorité des produits disponibles sur le marché présentement sont des copies de produits que les gens apprécient. Pensons notamment aux boulettes de protéines végétales qui visent à remplacer les traditionnelles boulettes de viande.

Une question se pose alors, pourquoi ne pas innover et développer des produits qui ne cherchent pas à remplacer les produits d’origines animales? Est-ce là un enjeu de financement insuffisant pour le développement et la mise en marché?

Enjeux de financement

Dans un marché en croissance comme celui des protéines végétales, l’aspect financier peut être un frein au développement de nouveaux produits, la plupart du temps par manque de connaissance des ressources disponibles. Ce à quoi Simon Lacharité, Directeur de comptes principal, Financement (comptes majeurs) chez Investissement Québec, affirme que les entreprises n’osent pas demander ce dont elles ont besoin en investissement ou ne connaissent pas réellement leurs besoins. À savoir que la mise en marché coûte habituellement une fois et demie plus cher que le développement. C’est un aspect qui est souvent négligé, mais très important, surtout au point de vue éducationnel. Ce à quoi Benoit Tétrault, Directeur des investissements, Agroalimentaire et santé chez Fonds de solidarité FTQ, renchérit en mentionnant qu’il faut investir de 10 à 15 % des revenus en marketing pour faire connaître les produits et s’adresser au bon segment de marché.

C’est donc la responsabilité des entreprises de favoriser le travail de compréhension pour les consommateurs au niveau des protéines végétales. De nombreuses ressources sont disponibles au Québec, dont Ingrédion qui fournit des insights marché et Cintech agroalimentaire, accompagné de ses partenaires, qui s’assure de participer au développement de cette filiale au Québec.